Note: Ecrit en… 2013, cet article, toujours d’actualité, est mis à jour dès que nécéssaire.
Sauvegarder, sur le principe nous sommes tous d’accord. Mais plusieurs questions se posent… Pourquoi sauvegarder ? Que mettre dans les sauvegardes ? Quel support employer ? Comment procéder ? Ce sont précisément les points que nous allons aborder ici.
Pourquoi et quoi sauvegarder au fait ?
Pourquoi ?
Nous stockons de plus en plus de données en tous genres. Que ce soit nos souvenirs de vacances ou ce document de travail tellement important, ce sont des choses que nous n’aimerions pas voir disparaître du jour au lendemain.
Or les causes de pertes de données sont bien réelles, mais surtout fréquentes :
- Casse matérielle
- Virus
- Catastrophe (naturelle, ou pas…)
- Vol
- Perte
- Mauvaise manipulation…
Une chose est sure, cela n’arrive pas qu’aux autres…
Quoi ?
Forts de tous ces constats, doit-on pour autant devenir des « serial-sauvegardeurs-fous » en puissance? En fait… Oui.
Pour bien faire il faudrait être sûrs que chaque chose qui nous est précieuse soit récupérable au besoin. Ce qui varie c’est le risque que l’on est prêt à courir, la confidentialité des données, la fréquence de sauvegarde, la lourdeur du procédé que l’on s’autorise à supporter… Il va donc falloir faire des choix pour chaque type de données.
En effet si l’on regarde de plus près le contenu de nos ordinateurs, il y’a plusieurs catégories de données :
- Celles qui sont modifiées fréquemment et impliquent du temps de travail, typiquement ce sont les documents texte, présentations, ou autres travaux de production professionelle. Leur légèreté nous laisse envisager une sauvegarde en temps réel aisée. Leur perte implique généralement des conséquences loin d’être négligeables…
- Celles qui sont stockées une fois et ne font que s’accumuler sans jamais êtres modifiées par la suite. Ce sont généralement les fichiers multimédia comme les photos, musiques, vidéos… La le poids peut être conséquent impliquant un processus de sauvegarde nécessitant des moyens de stockage plus importants mais également d’avantage de lourdeur dans la procédure. En revanche du fait de leur stabilité dans le temps, leur sauvegarde n’a besoin d’être réalisée qu’une seule fois.
- Celles qui sont plus facilement reproduites que transférées. Cela concernera l’installation d’un logiciel par exemple, d’autant plus qu’il est souvent préférable de procéder à une réinstallation propre d’un logiciel plutôt que de le recopier à l’endroit où il devait être…
On remarque bien que selon le type de données, les supports et les méthodes que l’on va retenir pour notre sauvegarde varient.
Quel support pour ma sauvegarde ?
Avant tout, faisons un tour rapide des différents supports et moyens de sauvegarde pour essayer d’en cerner les avantages et faiblesses. Nous verrons ensuite lesquels sont les plus adaptés selon les besoins cités précédemment.
Il y’a d’abord, les supports de type amovibles. On parle ici des clés USB, disques dur externes, et autres CD/DVD/BluRays… Leurs principaux avantages sont leur simplicité d’usage, leur universalité, et bien évidemment leur transportabilité. Mais cela va également constituer leur principales faiblesses :
- Les clés USB sont très pratiques et permettent de plus l’échange de données, mais c’est aussi un petit objet éphémère et qui se perd (qui a dit vole?) très facilement. Elles semblent donc inappropriées aux fichiers sensibles (du moins sans système de cryptage). Leur utilité est d’avantage la sauvegarde éphémère et rapide, ou l’échange de données entre 2 personnes sans réseau.
- Les disques durs externes permettent de stocker de nombreuses données pour un prix par Go vraiment rentable, mais restent (sauf pour les versions SSD) très fragiles lors des transports et fréquemment utilisés assez sensibles à l’usure. Leur avantage est que bien stockés, où justes vérifiés de temps en temps, ils sont fiables dans la durée. De plus ils permettent de sauvegarder de bonnes quantités de données en peu de temps.
- Les supports optiques (DVD/BluRay) quand à eux, sont insensibles aux chocs, étanches, mais également non magnétiques ce qui leur confère de bonnes prédispositions au stockage des archives. Attention néanmoins, ils se dégradent avec le temps surtout dans un environnement variable (température, humidité, lumière). La durée de vie de stockage varie en général selon la qualité entre 2 et 10 ans.
- Les supports magnétiques telles que
la disquetteles bandes de sauvegarde. Relativement fragiles et chers (il faut un lecteur adapté), ils ne sont pas vraiment adaptés aux particuliers mais leur forte capacité en font toujours de bons candidats aux archives d’entreprise.
Viennent ensuite les moyens de sauvegarde spécifiques, avec là encore, leurs avantages et inconvénients :
- Le stockage sur un périphérique de type NAS (un espace de stockage accessible par le réseau). De type boîtier autonome, ou serveur, même si un répertoire partagé sur un autre ordinateur peut aussi remplir ce rôle (attention à la sécurité), il permet de garantir la conservation des données même en cas de catastrophe (le fameux verre d’eau), ou vol de sa machine. Leur avantage est avant tout leur capacité de stockage et de pouvoir servir à plusieurs personnes. Certains NAS offrent également une tolérance à la panne de leur matériel (disques en Raid) L’inconvénient étant avant tout le prix, variant en fonction du nombre de disques installables et de la performance (compter bien 300€ sans les disques jusque plusieurs milliers d’euro pour les modèles entreprise). L’idéal sera alors de placer le NAS dans une pièce sécurisée et surtout différente de celle où se trouve le reste du matériel informatique.
- Le stockage externalisé. En poussant la logique du NAS, pourquoi ne pas stocker ses sauvegardes hors de la maison ou de nos locaux ? Il existe ainsi des entreprises (ou solutions) spécialisées dans ce domaine (Dropbox, GoogleDrive, Onedrive, iCloud pour les particuliers par exemple) qui proposent un espace de stockage associé à un client qui s’occupe de synchroniser toute nouvelle donnée avec le « cloud ». Attention néanmoins à bien lire les conditions générales et surveiller les conditions de stockage de nos données (analyse à des fins marketing, durée de garde des anciennes données…). Il faudra aussi prendre en compte certaines notions légales comme le cadre RGPD. Dans tous les cas, bon nombre de ces solutions (gratuites dans leur offres de base) conviendront parfaitement pour un usage familial. Pour les plus avisés, il existe des version « privées » de ce genre de solution, qui peuvent s’installer sur un serveur dédié, avec un client qui rempli les fonctions de synchronisation à partir des postes (NextCloud est très bien pour cela par exemple).
Il faut du coup aussi distinguer la sauvegarde distante qui vise à prévenir le risque de vol ou de perte du matériel alors que la sauvegarde locale elle, ne vise à prévenir que de la mauvaise manipulation ou de la panne. Dans tous les cas, une sauvegarde doit se faire à minima sur un support distinct de son poste d’origine.
De plus, quelque soit le support choisi, la question n’est pas seulement « quoi sauvegarder? », mais aussi et surtout, « si j’avais besoin de ma sauvegarde comment je procéderais? », prévoir la récupération de sa sauvegarde pour reprendre au plus vite son travail s’appelle un « plan de reprise d’activité », c’est indispensable, mais si souvent oublié dans la réflexion…
Comment procéder à sa sauvegarde?
Une fois son support choisi, encore faut il déterminer le moyen de copier ses données dessus, pour cela il existe 1001 solutions, allant de la ligne de commande de copie bête et méchante exécutée régulièrement (je ne le recommande pas, car trop peu de contrôles sont effectués en général et un problème d’accès à un fichier ouvert peut bloquer la sauvegarde entière), jusque des solutions professionnelles (telles que Veeam) proposant compression, cryptage, contrôle de somme, sauvegarde multisites, etc.
Entre les deux nous retrouvons les clients de synchronisation fournis par les solution de type « cloud » citées plus haut offrant en général des options basiques (souvent on désigne un dossier à synchroniser, et toute modification est immédiatement reportée dans le cloud), ainsi que des logiciels moins complexes mais tout aussi puissants tels que Cobian Backup par exemple.
Les clients de synchronisation n’offrent en général pas trop d’options, souvent on désigne un dossier à synchroniser, et toute modification au sein de celui-ci est immédiatement reporté dans le cloud. Seule votre connexion internet limitant la rapidité de duplication.
Les logiciels comme Cobian offrent un choix de réglages plus complets comme les modes de sauvegarde :
- Complète : à chaque exécution l’ensemble de la source est transférée, et la destination remplacée.
- Synchronisation : les modifications apportées à la source sont répercutées sur la destination (attention l’effacement de fichiers sur la source étant reproduit sur la destination, ce n’est pas une vraie sauvegarde).
- Incrémentielle : Chaque fichier modifié est ajouté en plus de son original sur la destination de sauvegarde, permettant de récupérer une ancienne version au besoin.
La puissance peut provenir de la combinaison des modes dans le logiciel. On peut par exemple dire :
- On sauvegarde tous les jours à minuit.
- De façon incrémentielle.
- En conservant les 7 dernières sauvegardes.
- En réalisant une sauvegarde complète tous les 28 jours.
Ainsi on a 7 jour d’historique, et 1 fois toutes les 4 semaines, on sait notre sauvegarde pure…
Le cas Apple :
Il serait dommage de ne pas parler de l’eco-système Apple concernant la sauvegarde tant les outils embarqués vous facilitent la vie dans ce domaine ! En effet, vous avez au coeur de vos équipements iCloud qui synchronise les choses essentielles (concrètement pour iOS, l’appareil jusqu’à son moindre réglage est sauvegardé), et sur Mac vous disposez, en plus, de Time Machine qui va alors sauvegarder votre machine et ses dossiers sur un disque dur, ou un serveur. Cela en quelques clics à la portée de tout le monde. Mieux, les outils de récupération, parfaitement intégrés aux appareils, seront simples et fiable le moment venu.
- Pour une sauvegarde accessible, Time Machine (permettant de plus l’accès aux anciennes versions d’un fichier) :
- sur un disque dur (vous pouvez même le débrancher pour les risques électriques entre deux sauvegardes)
- sur un serveur NAS compatible (il suffit alors que le Mac soit sur le réseau)
- sur les deux ! Parce que Time Machine permet facilement de définir plusieurs cibles…
- Pour une sauvegarde externalisée, iCloud (avec en plus la puissance de la synchronisation entre les appareils).
Exemple : vous prenez LA photo avec votre téléphone, instantanément il la duplique sur iCloud. Si vous faites tomber votre téléphone l'instant d'après, vous ne perdez rien. Mieux, votre Mac la synchronise à son tour depuis iCloud (3e lieu donc), puis il la sauvegarde avec Time Machine (disque dur + NAS). A ce moment, vous avez simplement pris une photo et elle s'est sauvegardée à 5 endroits distincts !
Bref avoir un Mac/iPhone et perdre ses données, c’est interdit tant le travail est mâché !
Voila, le tour est fait, à vous de trouver ce qui vous convient le mieux, je pense que vous avez là de bonnes bases de réflexion. Une dernière chose… comment dire…